Conference abstract
L’envenimation scorpionique
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(33).17
Nov 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.33.449
Archived on: 17 Nov 2017
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Keywords: Envenimation scorpionique, scorpion, venin
Abstract
L’envenimation scorpionique
Mounir Bouaziz1,&
1Service de Réanimation, Hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie
&Auteur correspondant
Mounir Bouaziz, Service de Réanimation, Hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie
Introduction: l’envenimation scorpionique (ES) est un accident relativement fréquent dans les zones tropicales et subtropicales des cinq continents. Sa fréquence et la morbi-mortalité inhérente font que cet accident si redouté représente un vrai problème de santé publique dans de nombreux pays d’Afrique du Nord (le grand Sahara), en Inde, au Mexique et au Moyen Orient.
Méthodes: revue de la littérature médicale mondiale concernant cette affection.
Résultats: sur les 40 000 piqûres de scorpion rapportées annuellement dans chacun des pays d’Afrique du Nord, les manifestations cliniques se limitent dans plus de 90% des cas à une simple douleur localisée à l’endroit de la piqûre. Dans le restant des cas, on observe des manifestations d’envenimement systémique, dominées par les troubles digestifs (vomissements, ballonnement abdominal), l’hyperthermie, l’hypersudation, soit des manifestations nécessitant l’hospitalisation avec surveillance rapproché et un traitement symptomatique aux urgences. Dans moins de 1% de l’ensemble des piqûres de scorpion, surviennent des perturbations cardiorespiratoires et ou neurologique mettant en jeu le pronostic vital. Ces manifestations correspondent à une insuffisance cardiaque aiguë se déclinant sous forme d’état de choc et/ou œdème pulmonaire aigu ou à un état de coma avec ou sans convulsions. Ces patients nécessitent l’hospitalisation en milieu de soins intensifs et de réanimation. Ces deux entités coexistent dans 60% des cas. Cette présentation grave représente un véritable défi aux cliniciens de première ligne, et ce, pour deux raisons principales. La première, c’est que les manifestations de gravité peuvent être absentes lors de l’examen clinique initial, camouflées par la fréquente coexistence d’une hypovolémie et ne se déclarer que secondairement, lors de l’observation clinique dans le service d’urgence ou après initiation des perfusions. Il est, en effet, utile de souligner que dans l’ES responsable de manifestations systémiques, survient fréquemment une importante déshydratation consécutive à l’hypersudation et aux vomissements. Cette déshydratation exerce un effet protecteur sur les poumons et prévient l’œdème pulmonaire, malgré la présence de dysfonction cardiaque sévère. Dans ce cas, les extrémités sont froides et cyanosées, lepouls est filant et rapide, sans manifestations respiratoires d’œdème pulmonaire. Ainsi donc, dans bon nombre de cas, les manifestations cliniques d’OAP n’apparaissent que lors de perfusions relativement généreuses de solutés de remplissage (ou de solutés bicarbonatés comme cela se faisait il y a peu de temps encore).
Conclusion: la principale difficulté dans la prise en charge de l’ES est celle qui consiste à débusquer parmi la majorité des patients qui n’ont qu’une symptomatologie bénigne d’envenimement systémique, les quelques patients qui auront à très court terme, une défaillance cardiorespiratoire.