Conference abstract

Apport de la surveillance entomologique dans la protection de l’environnement

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2017:4(81).30 Nov 2017.
doi: 10.11604/pamj-cp.2017.4.81.288
Archived on: 30 Nov 2017
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Keywords: Surveillance entomologique, lutte anti vectorielle, prévention
Abstract

Apport de la surveillance entomologique dans la protection de l’environnement

Ahmed Neji1,&, Messaoud Chnib1, Yahya Hamdi1, Walid Zaltni1, Hédia Khaled1

1Sous-Direction de la Santé Environnementale de Gabès, Tunisie

&Auteur correspondant
Ahmed Neji, Sous-Direction de la Santé Environnementale de Gabès, Tunisie

Résumé

Introduction: les organismes chargés de la lutte contre les moustiques font très souvent recours aux insecticides chimiques pour contrôler les maladies transmises par les insectes. Cependant, ces produits sont connus par leurs effets néfastes sur la santé et sur l’environnement. Compte tenu de ces effets et suite à l’apparition dans la région de Gabès, à partir du mois d’août 2015, de cas d’infections par le virus West Nile, transmis par certaines espèces de moustiques, l’Unité d’Entomologie et de la Lutte Anti-Vectorielle relevant de la Sous-Direction de la Santé Environnementale de Gabès a procédé à la réalisation des activités confiées aux services du Ministère de la Santé dans ce genre de situation, dans un souci de contribuer à une lutte anti-vectorielle efficace tout en limitant les quantités d’insecticides chimiques. L’objectif du présent travail était de développé le rôle de la surveillance entomologique dans la mise en place d’un programme de lutte anti-vectorielle efficace et le moins traumatisant possible pour la santé et l’environnement.

Méthodes: suite à la survenue des cas de fièvre du Nil Occidental dans les délégations de Ghannouche et de Gabès Sud de la région de Gabès, à partir du mois d’Août 2015, il a été procédé au renforcement des activités de la surveillance entomologique qui résulte en la prospection des gîtes larvaires potentiels, situés dans les délégations de Gabès Ouest, Gabès Sud et Gannouch, par la technique de Dipping, la détermination de la densité et l’identification des espèces de moustiques au moyen du logiciel des moustiques de l’Afrique Méditerranéenne. Un programme de lutte contre les moustiques, basé sur les alternatives de lutte et une utilisation rationnelle des insecticides, a été proposé.

Résultats: les résultats de la surveillance entomologique ont mis en évidence la présence des moustiques dans 150 parmi les 215 gîtes prospectés, soit un taux de présence de 69.7%. Les espèces de moustiques rencontrées sont au nombre de cinq. Il s’agit de Culexpipiens, Culex theileri, Aedes detritus, Aedes caspius et Culiseta longiareolata. Culex pipiens était de loin l’espèce la plus fréquente et la plus abondante. Le nombre de gîtes fréquentés par les espèces connues pour leur capacité de transmission du virus West Nile (Culex pipiens et Culex theileri) s’élève à 42 gîtes. A la lumière des résultats de la surveillance entomologique, l’Unité Régionale d’Entomologie de Gabès a proposé aux autorités régionales un programme de gestion intégrée des moustiques. Les gîtes abritant les espèces potentiellement vectrices ont été priorisés et des alternatives de lutte ont été privilégiées. Les actions proposées se partagent entre l’exécution des travaux d’assainissement des drains d’oasis, l’ensemencement des drains par Gambusia affinis, poisson prédateur des larves de moustiques, l’usage de l’huile de paraffine dans les regards d’irrigation et l’utilisation dans certains gîtes de l’insecticide chimique (téméphos) le moins toxique et le moins touché par la résistance, identifié dans les populations de Culexpipiens de la région de Gabès. Les actions entreprises ont permis de contrôler la densité des moustiques, particulièrement celle de Culex pipiens, l’espèce la plus compétente pour la transmission du virus West Nile.

Conclusion: le présent travail souligne l’importance particulière que revêt la surveillance entomologique dans la lutte anti-vectorielle. Elle permet d’orienter et améliorer l’efficacité des actions de lutte contre les moustiques, de diminuer les quantités des insecticides utilisées et de limiter, par conséquent, les effets néfastes de ces produits sur la santé et l’environnement.