Conference abstract
Les maladies tropicales négligées
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2018:7(1).04
Jan 2018.
doi: 10.11604/pamj-cp.2018.7.1.541
Archived on: 04 Jan 2018
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Keywords: Maladies tropicales négligées, infections, monde, Tunisie
Oral presentation
Les maladies tropicales négligées
Maher Béji1,&, Salem Bouomrani2
1Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Bizerte, Bizerte, Tunisie, 2Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Gabès, Gabès, Tunisie
&Auteur correspondant
Maher Béji, Service de Médecine Interne, Hôpital Militaire de Bizerte, Bizerte, Tunisie
Introduction: les maladies tropicales infectieuses ont tendance à diminué mais continuent toujours à évolué dans plus d’une centaine de pays et représente parfois de véritables fléaux sanitaires avec une morbidité et une mortalité élevées. La situation économique défavorable dans la majorité des pays tropicaux, en particulier en Afrique, ne motive pas les grandes firmes pharmaceutiques à investir dans la prise en charge thérapeutique de ces infections d’où la dénomination des Maladies Tropicales Négligées (MTN).
Méthodes: mise au point sur la situation des MTN dans le monde et en Tunisie.
Résultats: aussi bien en Tunisie que dans les pays occidentaux, les MTN représentent un sujet d’actualité du fait de la proximité de l’Afrique subsaharienne, du nombre croissant des voyageurs en Afrique, du nombre important des missions onusiennes ou autres et de l’augmentation de la communauté Africaine résidente dans ces pays (étudiants, travailleurs…). Plus qu’un milliard d’individus dans le monde (1,4 en 2012), soit plus d’une personne sur six de la population mondiale souffrent d’une ou de plusieurs de ces maladies à la fois. Les enfants sont les plus exposés aux MTN et sont souvent précocement touchés avec une mortalité plus importante. Ces maladies évoluent le plus souvent sous forme chronique trainante, engendrant des infirmités et des défigurations, sources de stigmatisation sociale marquée. Plus rarement, l’évolution se fait sous formes aiguës, passagères mais potentiellement mortelles; en particulier chez les non immuns. Ces MTN sont classées en trois groupes selon l’OMS. Dans le groupe I, il existe des MTN dont l’élimination ou l’éradication sont possibles et pour lesquelles il existe une résolution adoptée par l’Assemblée Mondiale ou le Comité Régional de l’OMS: lèpre, filariose lymphatique, ver de Guinée. Le groupe II est en rapport avec les MTN pour lesquelles il existe des outils (diagnostic, thérapeutique ou préventif) pour réduire considérablement la charge de ces maladies (sans pour autant prétendre les éliminer ou les éradiquer): onchocercose, schistosomiases (bilharzioses), géohelminthiases, trachome cécitant, rage, pian, leishmaniose cutanée, échinococcose (hydatidose ou kyste hydatique), cysticercose (Taenia solium). Le groupe III est concerné par des MTN pour lesquelles on manque d’outils. Il faut promouvoir des interventions novatrices pour lutter contre ces maladies: Dengue, charbon, brucellose, ulcère de buruli, trypanosomiase humaine Africaine (Maladie du sommeil), trypanosomiase humaine Américaine (Maladie de Chagas), leishmaniose viscérale, encéphalite japonaise… Ces MTN représentent ainsi un lourd fardeau des maladies transmissibles avec 20% de la mortalité générale (33% dans les pays les moins avancés) et 50% de la mortalité infantile. Elles ont en plus un impact négatif sur la réalisation d’autres objectifs dans les pays concernés: éducation, égalité des sexes, réduction de la pauvreté et croissance économique. En Tunisie, et grâce aux grands programmes de lutte contre les fléaux endémiques mis en œuvre dès 1960 - 1970 la situation s’est nettement améliorée avec particulièrement l’éradication du paludisme dès 1968 avec le dernier cas autochtone en 1979, l’éradication de la bilharziose dès 1970, avec le dernier cas en 1983 et une couverture vaccinale de l’ordre de 99% avec une amélioration notable de l’hygiène individuelle et collective. Les quelques maladies encore rencontrés en Tunisie sont: la tuberculose, l’hydatidose, la fièvre typhoïde, la brucellose, l’amibiase, les leishmanioses, l’infection par VIH, les hépatites virales, les méningites, les infections par le WNV, la lèpre, les rickettsioses et la leptospirose. Les trois principales maladies à forte incidence sont la tuberculose, la leishmaniose cutanée et les hépatites virales totalisant 85% des maladies infectieuses à déclaration obligatoire en Tunisie.
Conclusion: ces MTN continuent de représenter un problème de santé mondiale préoccupant incitant l’OMS à élaborer des rapports successifs avec des stratégies et des programmes ambitieux de traitement et de prévention: En 2010, un premier rapport: « Agir pour réduire l'impact mondial des maladies négligées », en 2012: « Agir plus vite pour réduire l'impact mondial des maladies tropicales négligées: feuille de route pour la mise en œuvre », en 2013, « Continuer à agir pour réduire l'impact mondial des maladies tropicales négligées » et en 2015: « Investir davantage pour réduire l’impact mondial des maladies tropicales négligées, et présenter une série d’interventions essentielles pour combattre ces maladies ».