Conference abstract
Complications psychologiques chez les adolescents infectés par le VIH périnatal au Cameroun
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(106).04
Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.106.1694
Archived on: 04 Jun 2023
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Keywords: Adolescents, santé mentale, VIH périnatal
Oral presentation
Complications psychologiques chez les adolescents infectés par le VIH périnatal au Cameroun
Marius Tchassep1,2,&, Francis Ateba3, Jean Yves Noah4, Rogacien Kana4, Patrice Ndzie5, Erero Njiengwe1,6
1Université de Douala, Douala, Cameroun, 2Action for Youths and Family, Cameroon, 3Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya, Yaoundé, Cameroun, 4Média Convergence, Cameroun, 5KidAIDS Cameroun, Yaoundé, Cameroun, 6Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: les adolescents vivant avec le VIH sont plus susceptibles d'éprouver des problèmes de santé mentale que ceux non infectés. Cette étude vise d’une part à évaluer la prévalence des troubles mentaux (estime de soi, anxiété, dépression) chez les adolescents infectés par le VIH et suivis dans un hôpital de référence camerounais, et d’autre part à identifier les principaux facteurs qui entretiennent les problèmes de santé mentale chez ces derniers.
Méthodes: cette étude transversale a enrôlé des adolescents infectés par le VIH de manière périnatale, âgées de 10 à 19 ans, sous traitement antirétroviral et prises en charge au « Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya », Yaoundé, Cameroun. Des questionnaires structurés et échelles psychologiques standardisées (Inventaire d’estime de soi de Coopersmith: forme scolaire, Echelle d’anxiété multidimensionnelle pour enfants, Inventaire de dépression chez l’enfant) ont été administrés auprès de 302 participants. Les entretiens individuels approfondis ont été effectués auprès de 28 adolescents et des groupes de discussion focalisé ont été effectués auprès de 21.
Résultats: les adolescents de l'étude ont un âge médian de 15,2 ans, dont 159 (52,7%) filles. Les deux parents sont décédés pour 57 (18,9%) adolescents; seul le père était vivant pour 64 (21,2 %) adolescents; seule la mère est en vie pour 48 (15,9%), les deux parents étaient en vie pour 133 (44,0%). L’étude relève une prévalence de 26,5 % pour la dépression sévère, 36,4 % pour les idées suicidaires, 29,1% pour l’anxiété élevée ou très élevée et 20,5% pour la faible estime de soi. Les facteurs significativement associés à la dépression sévère étaient une faible estime de soi et des idées suicidaires. Chez les adolescents dont la mère est vivante nous observons une tendance de diminution de la dépression et une augmentation du risque chez ceux présentant une anxiété élevée. L’analyse croisée des échelles psychologiques, des récits des entretiens approfondis et des discussions de groupe focalisés a permis de mettre en exergue les principales manifestations comportementales des problèmes mentaux des adolescents vivants avec le VIH tels que l’anxiété à propos de l’avenir, la perte d’intérêt pour les activités du quotidien, le repli sur soi.
Conclusion: l’étude révèle que des symptômes élevés de dépression, d'anxiété et de faible estime de soi étaient répandus chez les adolescents infectés par le VIH. Les principaux facteurs associés sont la mauvaise observance thérapeutique et le statut d’orphelin.
Complications psychologiques chez les adolescents infectés par le VIH périnatal au Cameroun
Marius Tchassep1,2,&, Francis Ateba3, Jean Yves Noah4, Rogacien Kana4, Patrice Ndzie5, Erero Njiengwe1,6
1Université de Douala, Douala, Cameroun, 2Action for Youths and Family, Cameroon, 3Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya, Yaoundé, Cameroun, 4Média Convergence, Cameroun, 5KidAIDS Cameroun, Yaoundé, Cameroun, 6Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: les adolescents vivant avec le VIH sont plus susceptibles d'éprouver des problèmes de santé mentale que ceux non infectés. Cette étude vise d’une part à évaluer la prévalence des troubles mentaux (estime de soi, anxiété, dépression) chez les adolescents infectés par le VIH et suivis dans un hôpital de référence camerounais, et d’autre part à identifier les principaux facteurs qui entretiennent les problèmes de santé mentale chez ces derniers.
Méthodes: cette étude transversale a enrôlé des adolescents infectés par le VIH de manière périnatale, âgées de 10 à 19 ans, sous traitement antirétroviral et prises en charge au « Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya », Yaoundé, Cameroun. Des questionnaires structurés et échelles psychologiques standardisées (Inventaire d’estime de soi de Coopersmith: forme scolaire, Echelle d’anxiété multidimensionnelle pour enfants, Inventaire de dépression chez l’enfant) ont été administrés auprès de 302 participants. Les entretiens individuels approfondis ont été effectués auprès de 28 adolescents et des groupes de discussion focalisé ont été effectués auprès de 21.
Résultats: les adolescents de l'étude ont un âge médian de 15,2 ans, dont 159 (52,7%) filles. Les deux parents sont décédés pour 57 (18,9%) adolescents; seul le père était vivant pour 64 (21,2 %) adolescents; seule la mère est en vie pour 48 (15,9%), les deux parents étaient en vie pour 133 (44,0%). L’étude relève une prévalence de 26,5 % pour la dépression sévère, 36,4 % pour les idées suicidaires, 29,1% pour l’anxiété élevée ou très élevée et 20,5% pour la faible estime de soi. Les facteurs significativement associés à la dépression sévère étaient une faible estime de soi et des idées suicidaires. Chez les adolescents dont la mère est vivante nous observons une tendance de diminution de la dépression et une augmentation du risque chez ceux présentant une anxiété élevée. L’analyse croisée des échelles psychologiques, des récits des entretiens approfondis et des discussions de groupe focalisés a permis de mettre en exergue les principales manifestations comportementales des problèmes mentaux des adolescents vivants avec le VIH tels que l’anxiété à propos de l’avenir, la perte d’intérêt pour les activités du quotidien, le repli sur soi.
Conclusion: l’étude révèle que des symptômes élevés de dépression, d'anxiété et de faible estime de soi étaient répandus chez les adolescents infectés par le VIH. Les principaux facteurs associés sont la mauvaise observance thérapeutique et le statut d’orphelin.