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Economie politique du financement de la santé: quelles options pour les maladies non transmissibles au Cameroun

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(109).04 Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.109.1641
Archived on: 04 Jun 2023
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Keywords: Economie politique, financement de la santé, maladies non transmissibles, Cameroun
Oral presentation

Economie politique du financement de la santé: quelles options pour les maladies non transmissibles au Cameroun

Njoumemi Zakariaou1,2,&, Fadimatou Altiné2,3, Mapa Clarisse4

1Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun, 2Health Economics and Policy Research and Evaluation for Development Results Group, Yaoundé, Cameroon, 3Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Garoua, Garoua, Cameroun, 4Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Pharmaceutiques, Université de Dschang, Dschang, Cameroun

&Auteur correspondant

Le financement des maladies non transmissibles (MNT) est une priorité pour le développement car elles présentent un triple fardeau épidémiologique, chronique et économique. Les MNT sont la principale cause de décès (74%) et de maladie dans le monde. Au Cameroun, elles sont responsables de 38 % des décès et environ 24% de la population courent le risque de décès prématuré dû aux MNT. L’augmentation des MNT est en partie favorisée par les faibles financements actuels pour leur prévention et traitement. Cette communication analyse l’économie politique des options de financement des MNT au Cameroun. Les données secondaires sont collectées et analysées à travers une revue documentaire de la littérature publiée et grise des sources nationale et internationale.

Au Cameroun, les priorités de financement au regard du triple fardeau des MNT, mobilisent plusieurs acteurs gouvernementaux et partenaires bilatéraux, multilatéraux, privés, caritatifs, et non gouvernementaux. Ces différents acteurs constituent autant des sources possibles de financement des MNT. Le financement domestique est une option pour le pays de collecter des ressources par le biais de taxes, qui sont ensuite affectées à différents secteurs dont la santé. Les dépenses courantes des MNT ont oscillé entre 79,33 milliards francs (11%) sur un total de 690,6 milliards en 2018 et 72,22 milliards de francs (10%) sur un total de 743,6 milliards 2019. La coopération au développement est une autre option car le pays dépend à près de 8% du financement extérieur pour la santé, même si le financement des MNT stagne entre 1 et 2% de l’aide au développement. Le financement innovant est la principale option, le MINSANTE a identifié 24 sources novatrices domestiques pour le financement de la santé qui faudrait juste faire un plaidoyer en faveur des MNT. Les autres options concernent l’intégration des MNT dans les mécanismes mondiaux de financement de la santé existante, le financement du secteur privé et caritatifpar le biais d’initiatives telles que les partenariats public-privé ou les financements mixtes pour mobiliser les investissements privés à but social et économique dans les pays comme le Cameroun.

La lutte contre les MNT est trop coûteuse, mais il existe une série d’options de financement efficaces pour prévenir et traiter les MNT, dont certaines sont mobilisables au niveau national. En consacrant moins de 5% de son PIB à la santé, le pays va difficilement progresser dans la lutte contre les MNT sans un financement de ses PTFs pour compléter ses efforts.