Conference abstract
Dépenses de santé et fragmentation des mécanismes du financement: un défi majeur pour la progression vers la couverture santé universelle au Cameroun
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(116).04
Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.116.1642
Archived on: 04 Jun 2023
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Keywords: Dépenses de santé, fragmentation, mécanisme de financement, couverture santé universelle, Cameroun
Oral presentation
Dépenses de santé et fragmentation des mécanismes du financement: un défi majeur pour la progression vers la couverture santé universelle au Cameroun
Njoumemi Zakariaou1,2,&, Fadimatou Altiné2,3, Mapa Clarisse4
1Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun, 2Health Economics and Policy Research and Evaluation for Development Results Group, Yaoundé, Cameroon, 3Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Garoua, Garoua, Cameroun, 4Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Pharmaceutiques, Université de Dschang, Dschang, Cameroun
&Auteur correspondant
Au Cameroun, le système de financement de la santé est marqué par une forte fragmentation des mécanismes existants, avec un taux de mutualisation très faible estimé à 2%, ainsi que plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques mais avec une couverture populationnelle très limitée. Cette communication analyse les dépenses de la santé et le défi de la fragmentation des mécanismes du financement pour la couverture santé universelle au Cameroun.
Les dépenses de santé représentent 3% du PIB (estimé à 1662$ en 2021), inférieur au minimum de 5% recommandé au niveau international. Les dépenses courantes de santé par habitant sont estimées à environ 28160 XAF ($54) très inférieures à la norme internationale de 45000 XAF ($86,3). Le budget du MINSANTE a oscillé de 123,7 à 208,2 Milliards de 2010 à 2022, soit une hausse de 5,2% avec une baisse de 7,7% en 2021 du fait de la pandémie de COVID-19. En 12 ans, le budget du MINSANTE oscille entre 3% et 5% pour une moyenne de 4,8% (soit 185,5 milliards XAF) du budget total de l’Etat, inférieur à 15% recommandé par la Déclaration d’Abuja. Les dépenses totales de santé sont supportées à environ 70,6 par les ménages, 14,4% par le gouvernement, 7,1% par les entreprises et 7,9% par les partenaires techniques et financiers (PTF). Le Cameroun présente la 3e plus importante contribution des ménages par paiements directs des soins de santé en Afrique Sub-saharienne.
Le pays compte plus de 40 mécanismes/régimes de financement de la santé, dont plus de la moitié bénéficie du financement des PTF. La coexistence de plusieurs mécanismes est, le plus souvent, l’accumulation historique de décisions non coordonnées des différentes sources de financement qui n’assurent pas la couverture contre le risque financier à l’accès aux services et soins de santé pour tous. La multiplicité des instances de coordination des différents mécanismes entrainent les problèmes de: non alignement de certains mécanismes de financement au cycle budgétaire de la gestion des finances publiques du Cameroun; alignement du financement extérieur plutôt sur les priorités et des procédures des PTF; obstacle à la planification financière.
La fragmentation de mise en commun des fonds issus des différents mécanismes constitue un goulot d’étranglement à la mutualisation des ressources pour couvrir les risques sanitaires tant qu’au niveau du système de santé qu’entre différents mécanismes et fonds mutualisés, de manière à progresser vers la CSU.
Dépenses de santé et fragmentation des mécanismes du financement: un défi majeur pour la progression vers la couverture santé universelle au Cameroun
Njoumemi Zakariaou1,2,&, Fadimatou Altiné2,3, Mapa Clarisse4
1Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun, 2Health Economics and Policy Research and Evaluation for Development Results Group, Yaoundé, Cameroon, 3Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Biomédicales, Université de Garoua, Garoua, Cameroun, 4Département de Santé Publique, Faculté de Médecine et de Sciences Pharmaceutiques, Université de Dschang, Dschang, Cameroun
&Auteur correspondant
Au Cameroun, le système de financement de la santé est marqué par une forte fragmentation des mécanismes existants, avec un taux de mutualisation très faible estimé à 2%, ainsi que plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques mais avec une couverture populationnelle très limitée. Cette communication analyse les dépenses de la santé et le défi de la fragmentation des mécanismes du financement pour la couverture santé universelle au Cameroun.
Les dépenses de santé représentent 3% du PIB (estimé à 1662$ en 2021), inférieur au minimum de 5% recommandé au niveau international. Les dépenses courantes de santé par habitant sont estimées à environ 28160 XAF ($54) très inférieures à la norme internationale de 45000 XAF ($86,3). Le budget du MINSANTE a oscillé de 123,7 à 208,2 Milliards de 2010 à 2022, soit une hausse de 5,2% avec une baisse de 7,7% en 2021 du fait de la pandémie de COVID-19. En 12 ans, le budget du MINSANTE oscille entre 3% et 5% pour une moyenne de 4,8% (soit 185,5 milliards XAF) du budget total de l’Etat, inférieur à 15% recommandé par la Déclaration d’Abuja. Les dépenses totales de santé sont supportées à environ 70,6 par les ménages, 14,4% par le gouvernement, 7,1% par les entreprises et 7,9% par les partenaires techniques et financiers (PTF). Le Cameroun présente la 3e plus importante contribution des ménages par paiements directs des soins de santé en Afrique Sub-saharienne.
Le pays compte plus de 40 mécanismes/régimes de financement de la santé, dont plus de la moitié bénéficie du financement des PTF. La coexistence de plusieurs mécanismes est, le plus souvent, l’accumulation historique de décisions non coordonnées des différentes sources de financement qui n’assurent pas la couverture contre le risque financier à l’accès aux services et soins de santé pour tous. La multiplicité des instances de coordination des différents mécanismes entrainent les problèmes de: non alignement de certains mécanismes de financement au cycle budgétaire de la gestion des finances publiques du Cameroun; alignement du financement extérieur plutôt sur les priorités et des procédures des PTF; obstacle à la planification financière.
La fragmentation de mise en commun des fonds issus des différents mécanismes constitue un goulot d’étranglement à la mutualisation des ressources pour couvrir les risques sanitaires tant qu’au niveau du système de santé qu’entre différents mécanismes et fonds mutualisés, de manière à progresser vers la CSU.