Conference abstract
Prise en charge hospitalière et financière des accidents de la voie publique: cas de Douala
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(132).04
Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.132.1617
Archived on: 04 Jun 2023
Contact the corresponding author
Keywords: Accidents de la voie publique, santé publique, Douala
Oral presentation
Prise en charge hospitalière et financière des accidents de la voie publique: cas de Douala
Arabo Saidou1,2,&, Batchom A2, Tsiagadigui G3, Bahiya A2
1Département de Chirurgie et Spécialités, Université de Garoua, Garoua, Cameroun, 2Hôpital Laquinitinie de Douala, Douala, Cameroun, 3Hôpital Régional d´Edéa, Edéa, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: les accidents de la voie publique constituent un problème de santé publique dans les pays en développement. Dans la ville de Douala, avec l’avènement du transport public par les engins à 2 roues ce problème est d’autant plus important et porte un impact socio-économique. Nous avons réalisé ce travail dans le but de déterminer d’une part les facteurs qui affectent le coût hospitalier des accidentés de la voie publique et d’autre part le tiers payant.
Méthodes: cette étude prospective et transversale était menée à l’hôpital Laquinitinie de Douala de Juillet 2015 à Décembre 2016 dans le cadre du projet (Trauma Registry). Etaient inclus, tous les patients ayant subi un traumatisme dont un véhicule et/ou un engin à 2 roues était impliqué.
Résultats: nous avons colligé 2334 patients (54,64% des admissions à l’hôpital); dans 1584 des cas (67,86%) la moto était impliquée. 35,23% des accidentés étaient travailleurs salariés, 54,53% étaient dans le secteur informel (sans salaire) et 10,24% étaient soit des étudiants soit des chômeurs. Les facteurs affectant le coût financier étaient la gravité de la lésion et la durée du séjour hospitalier. Chez 68,02% des patients les lésions étaient graves (allant d’une plaie profonde à une fracture ouverte); le coût moyen au service des urgences était estimé à 29904 francs CFA. Les patients ayant bénéficié d’une prise en charge chirurgicale et/ou des soins intensifs ont plus payé (848817 francs comme coût moyen avec un séjour moyen de 13,5 jours à l’hôpital). Trois cent soixante seize (376) patients ont payé leurs soins d’eux-mêmes (16,1%); 1367 patients (58,56%) ont bénéficiés de l’aide familiale pour payer leurs soins et 25,34% des accidentés ont payé par d’autre moyens (une assurance, employeur ou ONG).
Conclusion: au terme de notre travail, nous constatons que dans la majeure partie des cas les motos sont impliquées dans les accidents de la voie publique; plus les lésions sont graves plus le coût financier de leur prise en charge est élevé; les familles constituent le premier recourt pour payer les soins, d’où l’impact socio-économique considérable en cas d’accident dans la famille. Nous recommandons au pouvoir publique la création d’un organisme qui se substituera à l’assurance pour prendre en charge les victimes d’accident de la voie publique dont les auteurs ne sont pas assurés à l’exemple du Fond de Garantie Moto-Automobile.
Prise en charge hospitalière et financière des accidents de la voie publique: cas de Douala
Arabo Saidou1,2,&, Batchom A2, Tsiagadigui G3, Bahiya A2
1Département de Chirurgie et Spécialités, Université de Garoua, Garoua, Cameroun, 2Hôpital Laquinitinie de Douala, Douala, Cameroun, 3Hôpital Régional d´Edéa, Edéa, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: les accidents de la voie publique constituent un problème de santé publique dans les pays en développement. Dans la ville de Douala, avec l’avènement du transport public par les engins à 2 roues ce problème est d’autant plus important et porte un impact socio-économique. Nous avons réalisé ce travail dans le but de déterminer d’une part les facteurs qui affectent le coût hospitalier des accidentés de la voie publique et d’autre part le tiers payant.
Méthodes: cette étude prospective et transversale était menée à l’hôpital Laquinitinie de Douala de Juillet 2015 à Décembre 2016 dans le cadre du projet (Trauma Registry). Etaient inclus, tous les patients ayant subi un traumatisme dont un véhicule et/ou un engin à 2 roues était impliqué.
Résultats: nous avons colligé 2334 patients (54,64% des admissions à l’hôpital); dans 1584 des cas (67,86%) la moto était impliquée. 35,23% des accidentés étaient travailleurs salariés, 54,53% étaient dans le secteur informel (sans salaire) et 10,24% étaient soit des étudiants soit des chômeurs. Les facteurs affectant le coût financier étaient la gravité de la lésion et la durée du séjour hospitalier. Chez 68,02% des patients les lésions étaient graves (allant d’une plaie profonde à une fracture ouverte); le coût moyen au service des urgences était estimé à 29904 francs CFA. Les patients ayant bénéficié d’une prise en charge chirurgicale et/ou des soins intensifs ont plus payé (848817 francs comme coût moyen avec un séjour moyen de 13,5 jours à l’hôpital). Trois cent soixante seize (376) patients ont payé leurs soins d’eux-mêmes (16,1%); 1367 patients (58,56%) ont bénéficiés de l’aide familiale pour payer leurs soins et 25,34% des accidentés ont payé par d’autre moyens (une assurance, employeur ou ONG).
Conclusion: au terme de notre travail, nous constatons que dans la majeure partie des cas les motos sont impliquées dans les accidents de la voie publique; plus les lésions sont graves plus le coût financier de leur prise en charge est élevé; les familles constituent le premier recourt pour payer les soins, d’où l’impact socio-économique considérable en cas d’accident dans la famille. Nous recommandons au pouvoir publique la création d’un organisme qui se substituera à l’assurance pour prendre en charge les victimes d’accident de la voie publique dont les auteurs ne sont pas assurés à l’exemple du Fond de Garantie Moto-Automobile.