Conference abstract
Quand le mental et le somatique font chambre commune dans le corps: illustration clinique au centre d´isolement et de prise en charge du COVID-19 de l´Hôpital Laquintinie de Douala, Cameroun
Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(32).04
Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.32.1672
Archived on: 04 Jun 2023
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Keywords: Santé mentale, COVID-19, recommandations
Oral presentation
Quand le mental et le somatique font chambre commune dans le corps: illustration clinique au centre d´isolement et de prise en charge du COVID-19 de l´Hôpital Laquintinie de Douala, Cameroun
Erero Njiengwe1,2,&, Auguste Gabriel Nname Ekougou Mba3, Madeleine Orphée Nguen1, Edgar Mandeng Ma Linwa4
1Unité des Soins Psychologiques, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun, 2Département de psychologie, Faculté des Sciences, Université de Douala, 3Unité des Pandémies, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun, 4Service d´Anesthésie et de Réanimation, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: la COVID-19 est naturellement anxiogène et sans doute plus encore dans un contexte pandémique, vécue au décours d’une confrontation à la dyspnée de la COVID-19, pourrait induire une augmentation de la prévalence du trouble panique et particulièrement à type respiratoire. Nous avons voulu comprendre la place de la santé mentale dans la COVID-19 au Cameroun.
Méthodes: nous décrivons une étude qualitative qui s’est déroulé au centre de prise en charge du COVID-19 de l’hôpital Laquintinie de Douala sur une période de deux ans. Nous avons collecté des données essentiellement issues d’entretiens cliniques à visée de soutien ou de traitement psychologique dans une perspective biopsychosociale.
Résultats: il y a vraisemblablement autant de mental que de physique dans la COVID-19. Des symptômes pouvant être aussi bien physiques que mentaux sont notéstels que: les difficultés respiratoires (sensation d’étouffement), la fatigue (épuisement), l’insomnie (troubles du sommeil, sentiment de mort imminente), les myalgies / arthralgies, les sensations de bouche sèche ou pâteuse, les troubles digestifs, les maux de tête (grosse barre au front), les acouphènes (sifflements, bourdonnements), la froideur des extrémités corporelles. Pour une prise en charge adéquate de nos patients, un briefing psychologique initial pour le patient, mais aussi pour sa famille nous semble nécessaire. Cette mesure peut être accompagnée d’un monitoring quotidien avec désamorçage émotionnel (ressources pendant l’isolement physique), des interventions médicopsychologiques ciblée (tableaux anxio-dépressifs, voire psychotiques) ainsi qu’un soutien émotionnel aux collègues (prévention du burnout)
Conclusion: une intervention psychologique appropriée devrait être débutée pour tout patient ou personnel soignant engagé contre cette pandémie avant et après le diagnostic (patient, aidants familiaux), en cas de décès (annonce des mauvaises nouvelles et enterrements COVID-19), pendant la convalescence et sans oublier le «COVID long» et les syndromes post-COVID-19. Le bon suivi de ces recommandations est primordial pour assurer une santé mentale efficiente pour tous ceux qui font face à cette pandémie.
Quand le mental et le somatique font chambre commune dans le corps: illustration clinique au centre d´isolement et de prise en charge du COVID-19 de l´Hôpital Laquintinie de Douala, Cameroun
Erero Njiengwe1,2,&, Auguste Gabriel Nname Ekougou Mba3, Madeleine Orphée Nguen1, Edgar Mandeng Ma Linwa4
1Unité des Soins Psychologiques, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun, 2Département de psychologie, Faculté des Sciences, Université de Douala, 3Unité des Pandémies, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun, 4Service d´Anesthésie et de Réanimation, Hôpital Laquintinie de Douala, Douala, Cameroun
&Auteur correspondant
Introduction: la COVID-19 est naturellement anxiogène et sans doute plus encore dans un contexte pandémique, vécue au décours d’une confrontation à la dyspnée de la COVID-19, pourrait induire une augmentation de la prévalence du trouble panique et particulièrement à type respiratoire. Nous avons voulu comprendre la place de la santé mentale dans la COVID-19 au Cameroun.
Méthodes: nous décrivons une étude qualitative qui s’est déroulé au centre de prise en charge du COVID-19 de l’hôpital Laquintinie de Douala sur une période de deux ans. Nous avons collecté des données essentiellement issues d’entretiens cliniques à visée de soutien ou de traitement psychologique dans une perspective biopsychosociale.
Résultats: il y a vraisemblablement autant de mental que de physique dans la COVID-19. Des symptômes pouvant être aussi bien physiques que mentaux sont notéstels que: les difficultés respiratoires (sensation d’étouffement), la fatigue (épuisement), l’insomnie (troubles du sommeil, sentiment de mort imminente), les myalgies / arthralgies, les sensations de bouche sèche ou pâteuse, les troubles digestifs, les maux de tête (grosse barre au front), les acouphènes (sifflements, bourdonnements), la froideur des extrémités corporelles. Pour une prise en charge adéquate de nos patients, un briefing psychologique initial pour le patient, mais aussi pour sa famille nous semble nécessaire. Cette mesure peut être accompagnée d’un monitoring quotidien avec désamorçage émotionnel (ressources pendant l’isolement physique), des interventions médicopsychologiques ciblée (tableaux anxio-dépressifs, voire psychotiques) ainsi qu’un soutien émotionnel aux collègues (prévention du burnout)
Conclusion: une intervention psychologique appropriée devrait être débutée pour tout patient ou personnel soignant engagé contre cette pandémie avant et après le diagnostic (patient, aidants familiaux), en cas de décès (annonce des mauvaises nouvelles et enterrements COVID-19), pendant la convalescence et sans oublier le «COVID long» et les syndromes post-COVID-19. Le bon suivi de ces recommandations est primordial pour assurer une santé mentale efficiente pour tous ceux qui font face à cette pandémie.