Conference abstract

Cartographie de la recherche opérationnelle en santé au Cameroun

Pan African Medical Journal - Conference Proceedings. 2023:17(74).04 Jun 2023.
doi: 10.11604/pamj-cp.2023.17.74.1762
Archived on: 04 Jun 2023
Contact the corresponding author
Keywords: Recherche opérationnelle, santé humaine, santé publique
Oral presentation

Cartographie de la recherche opérationnelle en santé au Cameroun

Gildas Nguemkam1,&, Jérôme Atedjieu1,2, Anne-Cécile Zoung-Kanyi Bissek1,3

1Ministère de la Santé Publique Cameroun, Division de la Recherche Opérationnelle en Santé, Yaoundé, Cameroun, 2Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Dschang, Dschang, Cameroun, 3Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé, Cameroun

&Auteur correspondant

Introduction: la prise en considération de la recherche opérationnelle comme outil d’aide à la décision en santé publique s’est renforcée au niveau international par l’appel de Bamako et la conférence ministérielle d’Alger de 2008 sur la recherche en santé et au Cameroun à travers l’organigramme du ministère et les différentes stratégies sectorielles de la santé. Nous présentons ici, la cartographie des recherches autorisées et menées au Cameroun pour en déduire les besoins prioritaires en évidences attendues de la recherche en vue de guider la politique de santé.

Méthodes: nous avons conduit une revue documentaire sur les protocoles des recherches autorisés au Cameroun entre 2006 et novembre 2022. Il s’agissait des protocoles de recherche ayant obtenu une Autorisation Administrative de Recherche (AAR) délivrée par le Ministre de la Santé Publique préalablement sanctionnées par l’obtention d’une clairance éthique délivrée par un comité d’éthique compétant. La revue portait sur le promoteur, la structure, le lieu, les cibles, la thématique, le type de recherche et la restitution des résultats.

Résultats: nous avons consulté 526 projets de recherche et la revue a porté sur 516 (98%) projets ayant obtenu la double clairance éthique et administrative. Parmi eux, respectivement 47,2% (244/516), 27,3% (141/516), 13,2% (68/516), 13% (65/516) ont été mis en œuvre par des Instituts et laboratoires de recherche, Universités, Partenaires au développement et Structures relevant du MINSANTE (Directions techniques, Programmes et Hôpitaux). Concernant les types de recherche menés, 36,8% (190/516) étaient des recherches épidémiologiques, 30% (156/516) des évaluations, 19% (98/516) des recherches cliniques et 6,5% (34/516) des essais cliniques. De façon plus spécifique, ces projets portaient principalement sur le VIH/SIDA (115), le Paludisme (57), le système de santé (48), les maladies infectieuses (45), les maladies tropicales négligées (40), les maladies non transmissibles (37), la COVID-19 (34), la tuberculose (25), la santé maternelle, enfants/ adolescents et de reproduction (22) et les hépatites (14). Onze virgule six pourcent (60/516) d’entre eux ciblaient les enfants, 5,8% (30/516) les femmes enceintes et allaitantes, 3,2% (17/516) le couple mère-enfant, 3% (15/516) les adolescents, 3% le personnel de santé et 2,5% (13/516) les populations clés. Ces projets étaient majoritairement mis en œuvre dans les différentes régions du pays (70%). Vingt-quatre virgule soixante-un pourcent (127/516) étaient d’envergure nationale et 5,2% (27/516) multicentriques. Respectivement 41%, 41,66%, 66,67%, 68%, 33,34% et 69,23% de projets de recherche autorisés ont été restitués entre 2016 et 2021.

Conclusion: cette cartographie décline une couverture insuffisante pour certaines populations cibles, les problèmes de santé et un certain nombre de questions de recherche. Une amélioration de cette situation devrait contribuer à renforcer l’apport de la recherche pour un meilleur accès aux soins.